Coupe de France 2000: Calais perd en finale mais gagne le cœur des Français

Le 7 mai 2000, le CRUFC défend crânement ses chances au Stade de France face à Nantes. Premier club amateur à atteindre la finale, il repousse au maximum ses limites pour s’incliner à la dernière minute sur un penalty qui fera éternellement débat (1-2).

Olivier Fosseux | 02/05/2020 VDN

Vingt ans après, les images sont intactes. En milieu de matinée, l’A1 est déjà bondée avec les écharpes aux couleurs du CRUFC qui flottent sur toutes les voitures. Le parvis du Stade de France sera jaune et noir toute l’après-midi. La clameur à l’arrivée des joueurs donne encore le frisson. C’est Saint-Denis en Calaisis. Une ville, une région, le monde amateur est ce 7 mai derrière cette équipe d’amateurs. Enfin, il y a cette finale, suivie par 80 000 spectateurs, près de quinze millions de téléspectateurs, et ce scénario complètement dingue.

Vingt ans après, les images sont intactes. En milieu de matinée, l’A1 est déjà bondée avec les écharpes aux couleurs du CRUFC qui flottent sur toutes les voitures. Le parvis du Stade de France sera jaune et noir toute l’après-midi. La clameur à l’arrivée des joueurs donne encore le frisson. C’est Saint-Denis en Calaisis. Une ville, une région, le monde amateur est ce 7 mai derrière cette équipe d’amateurs. Enfin, il y a cette finale, suivie par 80 000 spectateurs, près de quinze millions de téléspectateurs, et ce scénario complètement dingue.

Les hommes de Lozano ont mené au score puis cèdent à l’ultime minute. Après un léger contact avec Fabrice Baron dans la surface de réparation, Alain Cavéglia obtenait un penalty. Antoine Sibierski ne trembla pas. La fin de l’aventure calaisienne est brutale. « Le scénario du match laisse des regrets. On était quand même déçus. Ça va très vite. Il joue bien le jeu. S’il y avait la VAR à l’époque, peut-être qu’on aurait gagné la Coupe de France », affirme encore aujourd’hui Mathieu Millien.

S’il y avait la VAR à l’époque, peut-être qu’on aurait gagné la Coupe de France

La déception est d’autant plus grande que Nantes a bel et bien tremblé au cours de cette folle soirée. Juste après la demi-heure de jeu, Jérôme Dutitre s’est retrouvé à point nommé au second poteau pour un but qui va rentrer dans la légende de la Coupe de France. « J’ai eu cette chance de marquer au Stade de France. C’aurait pu être Mickey (Mickaël Gérard)ou Manu (Vasseur) et je suis là au bon moment. J’anticipe et je gagne du temps sur mon adversaire. Ca va très vite mais j’ai le temps de me dire de surtout cadrer. Après, le ballon passe entre des jambes et entre dans le but », raconte l’Abbevillois. Le buteur calaisien se rappelle aussi des derniers mots de la causerie de Ladislas Lozano, la veille du grand rendez-vous. « Imaginez des choses positives avant de vous endormir, nous avait-il répété. Attaquant, j’avais évidemment imaginé un but. On rêve tous de marquer au Stade de France. »

Pour Dutitre, comme pour plusieurs de ses équipiers, on sent le goût de revanche. Ils ont flirté avec le monde professionnel. Ce sont pourtant les Nantais qui vont avoir le dernier mot. Un doublé de Sibierski avant d’autres images et paroles qui vont rendre cette épopée unique. Cédric Schille fut longtemps inconsolable au centre de la pelouse. Mickaël Landreau est venu proposer à Réginald Becque de soulever la Coupe avec lui.

Jacques Chirac, le président de la République, s’est autorisé un passage dans le vestiaire nordiste pour féliciter un à un les joueurs de Lozano. « Le Seigneur a bien fait les choses », affirma dans les couloirs du Stade de France l’entraîneur emblématique. « M. Chirac nous a dit qu’il y a un vainqueur du sport et un vainqueur moral. Il nous a dit que Calais était le vrai vainqueur… »