• Presse : Christian Bernard - les petits plats plutôt que le ballon 05/11/2014

    Joueur du CRUFC  de 1974 à 1981

      Christian Bernard (CRUFC), les petits plats plutôt que le ballon 

    La Voix du Nord | 05/11/2014 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous débutons, aujourd’hui, notre nouvelle rubrique « Que deviennent-ils ? » avec Christian Bernard qui a été le brillant libero du CRUFC dans les années 70. Le Calaisien, âgé aujourd’hui de 65 ans, ne s’intéresse pratiquement plus au football, préférant s’adonner aux joies de la cuisine.

     

    Christian Bernard, 65 ans, se souvient de ses premiers pas dans le monde du ballon rond : « C’était dans la rue, l’époque voulait ça. Il n’était pas question pour mes parents, surtout pour ma mère, d’aller dans un club avant d’avoir fait ma communion ! »

    Dès lors, le petit Christian attendra ses 11 ans pour s’engager avec l’US Calais. Après être passé par les rangs de l’US Coulogne, où il jouera au cinquième niveau national, puis à l’ACLPA, il reviendra une année à l’US Calais : « Un an avant la fusion avec le Racing. C’est Daniel Piedbois qui m’a présenté à Bernard Placzek. Un entraîneur qui, s’il était venu plus tôt, aurait permis au CRUFC de monter en Division 2 bien avant 1981 ! »

    L’antichambre de l’élite, Christian, alors libero du club calaisien, ne la connaîtra pas : «  Je suis parti l’année de l’accession. J’ai donné ma démission estimant que les vrais Calaisiens de l’équipe n’avaient pas la même considération, sur le plan humain ou financier, que ceux qui venaient de l’extérieur. »

    Avant de signer pour Arques, alors en Division honneur (quatrième niveau national) et de terminer sa carrière en 1985 à Coquelles, le Calaisien se souviendra surtout de l’exploit qu’avait signé le CRUFC le 15 décembre 1974 à Julien-Denis : « Les Boulonnais étaient en D 2, nous en DH. Même réduits à dix en début de seconde période, nous avons gagné 2-1. J’avais muselé l’international polonais Szymczak. Nos dirigeants, comme récompense, nous avaient offert un porte-clés en or d’une bijouterie locale. »

    Reconnu pour sa grande technique « plus que pour mon physique », précise l’intéressé, Christian, aujourd’hui, est un retraité heureux : « Après avoir travaillé dans la dentelle comme mécano chez Deseilles. À présent, ma femme étant toujours en activité, je m’occupe de la maison, je me suis pris de passion pour la cuisine et je m’occupe de mes petits-enfants. Bref, je suis bien ! »

    Et le foot dans tout ça ? « J’en suis lassé ! Je m’endors devant la télé si je regarde un match. J’ai suivi comme tout le monde l’épopée 2000 mais la place que j’avais pour la finale, je l’ai donné à un copain de mon fils. Et puis, pour le CRUFC, quel gâchis financier avec tout l’argent qu’ils ont eu. Certains ont mis les doigts dans la confiture ! Nous, on se débrouillait avec beaucoup moins d’argent ! Reste une grande fierté pour mon fils qui, après avoir sacrifié judicieusement le foot pour ses études alors qu’il était doué, est resté tout de même dans le milieu puisqu’il est kiné au LOSC !  » 

    Voici une nouvelle qui va attrister et raviver de nombreux souvenirs parmi les anciens supporters du Crufc et tous les footballeurs de l’époque qui l’ont côtoyé et joué à ses côtés. Ce mardi, Christian Bernard, ancien défenseur du Crufc fin des années 70 et début des années 80, passé également par l’ESC Coulogne et l’US Calais, est mort à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie. Tous sont nombreux à saluer sa mémoire (lire également le trait d’humeur de Gérard Bence), parlant de lui comme « le meilleur footballeur qu’on ait jamais vu jouer à Calais ».

    A commencer par Claude Dupont, aujourd’hui dirigeant au SC Coquelles où Christian Bernard était venu jouer vers la fin des années 80 : « On s’était lié d’amitié grâce à Joseph Ayivi qui était un très bon copain de Christian. Il avait tenu à jouer à Coquelles pour me faire plaisir. C’était un défenseur très talentueux, un peu dans le style de Beckenbauer. Il avait eu la possibilité de passer professionnel en signant un contrat à Reims, qui jouait à l’époque en D2. Mais il a refusé ».

    « Christian, c’était un Monsieur ! »

    Christian Bernard ne voulait pas céder aux sirènes du professionnalisme. Pour lui, la vie était une fête et le football était un jeu. Tant qu’à faire, autant le pratiquer dans sa ville et son club.

    Le Calaisien est passé par Coulogne et l’US Calais avant de faire des pionniers du Crufc, fusion du Racing et de l’US Calais. Christian Bernard était défenseur mais, aux dires des nombreux spectateurs et spécialistes de l’époque, il possédait une technique hors pair qui en faisait « l’un des premiers défenseurs modernes de l’histoire du football ».

    Philippe Gérard, ancien footballeur et actuel gérant du café le Palaray, recevait Christian Bernard dans son établissement tous les jours durant ces cinq dernières années : « Christian, c’était un Monsieur ! Un mec droit, honnête, toujours positif... On parlait de tous les sujets possibles et il valait mieux savoir des choses car il s’y connaissait sur tout. C’était mon idole lorsque j’allais le voir jouer avec le Crufc quand j’avais une dizaine d’années. Si Jacques Fardoux était le plus courageux, pour moi, Christian Bernard était le plus grand ».

    Presse : Christian Bernard - les petits plats plutôt que le ballon 05/11/2014

    Une famille de sportifs

    Une rencontre a été décisive dans la carrière footballistique de Christian Bernard : celle avec son entraîneur de l’époque, Bernard Placzek. « C’est mon père qui l’avait fait venir au Crufc, raconte Stéphane Placzek, le fils de Bernard. Christian m’a très souvent dit que c’était grâce à mon père s’il n’a pas mal tourné. C’était un grand joueur dans une belle équipe qui était capable de faire venir plus de 3000 spectateurs au stade Julien-Denis ».

    Christian Bernard a aussi été l’entraîneur éphémère du club des Cheminots Calais. Accueilli par Guy Sanson, légendaire dirigeant du club Calaisien des Cheminots-Condé, Christian Bernard y a fait un passage. Le joueur s’était mué en entraîneur-joueur. « Ce fut sa seule expérience de coach à ma connaissance », affirme Gérard Bence.

    Son fils Stéphane a joué à un bon niveau, notamment dans le club de la région Lilloise à Marquette. « Christian le suivait dans ses performances sans se faire remarquer. Il n’avait pas le culte de la vedette », poursuit Gérard Bence. Stéphane est kiné dans le grand club du Losc.

    L’ex-défenseur du Crufc continuait à s’intéresser à l’actualité sportive calaisienne, notamment celle concernant l’Amicale Rugby du Calaisis, dont l’entraîneur de l’équipe première n’est autre que son neveu, Guillaume Bernard (lire interview) : « C’est là, au stade du Courgain-est lors de la demi-finale aller de Calais face à Saint-Omer où je l’ai croisé pour la dernière fois », confie, ému, Philippe Gérard.

    Le gérant du Palaray ne discutera plus avec son client préféré ces prochains jours. Le football calaisien, lui, a perdu l'un de ses plus grands joueurs.

    Vincent PIHEN

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