•  L'Epopée 2000 St Nicolas avec les honneurs


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    Calais tape une D1, dans « la révolte des gueux »


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     Lille prend la tempête calaisienne de plein fouet

    Deuxième épisode de notre série consacrée aux 20 ans de l’épopée calaisienne en Coupe de France. En 32e de finale, le CRUFC fait tomber Lille, futur champion de D2 et emmené à l’époque par un certain Djezon Boutoille, l’enfant de Calais.

    Alexis Petit | Publié le29/03/2020 

    L'Epopée 2000 :

    22 janvier 2000. Calais a passé la trêve hivernale avec des airs de revanche plein la tête. « On avait tous le sentiment d’être passé à côté de quelque chose, la saison précédente », se souvient Ladislas Lozano. « On manquait d’expérience, confirme Réginald Becque. On avait trop respecté le LOSC, on s’est dit qu’il ne fallait surtout pas refaire la même chose. » L’entraîneur calaisien et son capitaine font écho à cette élimination frustrante un an plus tôt face à Lille dès le 7e tour de Coupe de France (2-1). En ce début d’année 2000, le sort leur accorde une nouvelle chance : le voisin nordiste est de retour sur la pelouse du stade Julien-Denis avec, en jeu, un ticket pour les 16e de finale.

    Dans le match des retrouvailles, le capitaine lillois Djezon Boutoille cristallise toutes les attentions. Lui, le gamin du CRUFC dont le but en sortie de banc quelques mois plus tôt avait éteint les derniers espoirs de son club de cœur (voir vidéo ci-dessous). Depuis, le petit attaquant, brassard de capitaine autour du bras, a pris du galon. Et son équipe, future championne de D2, affiche une forme étincelante. « Ça ferait désordre de voir Lille premier du championnat de D2 avec 12 points d’avance sur le deuxième et 17 victoires en 23 matchs, se faire éliminer », explique-t-il en amont du match.

    Du côté du CRUFC, les discours transpirent la détermination et la sérénité. « À Calais, tout le monde nous voit gagner, explique par exemple Grégory Deswarte avant la rencontre. On va leur rentrer dedans ! » L’équipe calaisienne peut s’appuyer sur sa belle dynamique en championnat. Seul coup d’arrêt à signaler : la défaite sévère face à Auxerre quinze jours plus tôt (3-0), la faute au réalisme insolent du tout jeune Djibril Cissé, à peine 17 ans. « Ce jour-là, on tombe sur un extraterrestre », raconte Lozano. Mais globalement, depuis le huitième tour face à Dunkerque, le groupe calaisien maîtrise son fond de jeu et affiche une belle solidarité.

    Lozano, lui, prépare la rencontre de Lille depuis des semaines. Il abandonne l’idée d’une mise au vert mais conditionne ses joueurs très tôt au combat : « Le coach nous a dit tout de suite qu’on allait les battre », se souvient Réginald Becque. « Avant le coup d’envoi, j’avais vécu le match au moins trois fois dans ma tête. Avec l’envie de gagner que nous possédions tous, ce n’était pas possible de passer à côté du sujet », confiera même Christophe Hogard à l’issue de la rencontre. Chez les joueurs, pas de doute, le message est passé.

    « Si Vahid présent, Lozano pas gagner ! »

    Le CRUFC est prêt, le LOSC un peu moins. D’autant que Vahid Halilodzic, grippé, n’est pas du déplacement. L’anecdote fait sourire Lozano, qui croisera la route de l’emblématique coach franco-bosnien quelques années plus tard. « On se retrouve dans la même promotion dans le cadre du DEPF (diplôme d’entraîneur professionnel de football). Dès qu’il me voit, il se souvient du match et me dit : «Si Vahid présent, Lozano pas gagner !»  »

    Jean-Pierre Mottet, l’adjoint de « coach Vahid », prend donc les rênes et s’installe sur le banc lillois. Les conditions de jeu sont dantesques : une tempête glaciale balaye le littoral sans discontinuer. Une longue soirée d’hiver s’annonce en tribunes, de celles qui vous paralysent les extrémités et vous consument le visage. Mais personne ne veut rater le rendez-vous. L’enceinte de Julien-Denis affiche complet, réduite à 4 300 courageux par sécurité.

    Sur le terrain, les Lillois ouvrent rapidement la marque par Peyrelade (0-1, 26e) et pensent que le plus dur est fait. Mais le piège va bientôt se refermer. Cueilli à froid, Calais devient intenable. « Sur le papier, on aurait pu avoir peur. Cela n’a jamais été le cas sur le terrain », racontera Lozano ce soir-là. Pris de vitesse et contraint de cumuler des fautes, Lille prend l’eau de toutes parts.

    Réginald Becque se souvient du déroulé dans les moindres détails : « On est mené alors que Lille n’est pas dangereux avec le vent dans le dos. En deuxième période, ils ne passent pas une seule fois le milieu de terrain. On les a bousculés et pressés, bien aidés par le vent et le public. On égalise sur un coup du sort, Christophe (Hogard) déborde et Cygan marque contre son camp. Mais on aurait pu marquer autrement. On va finalement aux tirs au but et on fait une séance incroyable. On marque nos six tirs et le Lillois Viseux frappe la barre, ce qui nous offre la qualification. » Le stade Julien-Denis relâche la pression et exulte.

    Plombé par l’expulsion de Tourenne (105e) et dépassé par l’envie calaisienne, Lille peut tout de même regretter la balle du break sortie par Schille (41e) et un penalty oublié après une faute dans la surface sur Boutoille (69e). Mais la victoire du CRUFC ne souffre d’aucune contestation : « L’exploit logique d’un surprenant rescapé », titrait dans ce sens La Voix du Nord le lendemain matin.

    Calais, dernier rescapé régional

    « La défaite de la saison dernière face à cette même équipe nous était restée en travers de la gorge, racontait l’attaquant Mickaël Gérard après le match. Ce succès n’est pas un aboutissement, mais il restera gravé dans nos mémoires. » Après 1980 et 1982, Calais s’ouvre donc la voie des 16e de finale de Coupe de France et porte maintenant les derniers espoirs régionaux dans la compétition. Surtout, le CRUFC s’est trouvé une identité (voir ci-dessous). Dans nos colonnes, le journaliste Jean-Philippe Maillez insistait sur ce point : « Cette équipe, c’est une évidence, possède une carrure qui l’autorise à réaliser d’autres exploits… »

    CALAIS (CFA) – LILLE (D2) : 1-1 a.p (0-1, 1-1) puis 7-6 tab 

    32e de finale de Coupe de France – 22 janvier 2000 – Stade Julien-Denis de Calais – 4 300 spectateurs environ. 

    Arbitre : Bruno Ruffray ; 

    Buts : Cygan (csc, 68e) pour Calais ; Peyrelade (26e) pour Lille. Expulsion du Lillois Tourenne (105e).

    Calais : Schille – Merlen, Baron, Deswarte, Becque – Lefebvre, Millien (Dutitre, 55e), Hogard, Vasseur – Gérard (Rioust, 101e), Boulanger Jandau, 60e). Entraîneur : Ladislas Lozano.

     Lille : Wimbée – Viseux, Cygan, Ecker, Br.Cheyrou – Tourenne, D’Amico (Delpierre, 109e), Valois (Agasson, 37e), Peyrelade (Landrin, 83e) – Boutoille, Bakari. Entraîneur : Jean-Pierre Mottet.

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    Trop fort pour Langon, Calais tient son pan d’histoire

    Troisième épisode de notre série consacrée aux 20 ans de l’épopée du CRUFC en Coupe de France. Après l’exploit face à Lille, une opportunité en or se présente aux Calaisiens : la réception de Langon-Castets, une équipe de division inférieure, avec pour enjeu, une qualification historique pour les huitièmes de finale.

    Alexis Petit | 05/04/2020

     

     

      

    12 février 2000. Le CRUFC a rendez-vous avec son histoire. Pour la première fois depuis la création du club en 1974*, il peut rejoindre les huitièmes de finale de la Coupe de France. La donne est favorable : après son exploit face à Lille au tour précédent, Calais accueille dans son antre de Julien-Denis une équipe bien plus modeste, Langon-Castets.

    Le club de la petite bourgade girondine, pensionnaire de CFA 2 (cinquième échelon national), n’a pas masqué sa déception lors du tirage au sort. Il rêvait d’un « gros » pour une grande fête à la maison. Il se coltine finalement un long déplacement dans le nord pour y affronter une équipe de CFA. En raison de contraintes professionnelles, certains joueurs doivent même entreprendre le voyage le matin de la rencontre. Autre perspective de nature à renforcer le doute avant ce 16e de finale : le groupe est privé de son meilleur élément, Basila Mokili-Yenga. Auteur de neuf buts dans la compétition, l’attaquant congolais est suspendu.

    Dans le camp calaisien, fidèle à son image, Ladislas Lozano n’a rien laissé au hasard. L’entraîneur franco-espagnol s’est déplacé spécialement en Gironde quinze jours plus tôt pour superviser son adversaire. « À partir de la victoire contre Lille en 32e, on a laissé le championnat de côté pour favoriser la Coupe de France », reconnaît-il aujourd’hui. La suite lui donnera largement raison.

    La pression sur Calais

    « Entrez dans l’histoire », titre la Voix du Nord dans son édition d’avant-match. L’enjeu de la soirée tient dans ces trois mots. Sur le papier, le CRUFC est de loin l’équipe la mieux armée. Le CRUFC est prêt. Le CRUFC est favori. Et le CRUFC n’a pas le droit à l’erreur. Le journaliste Yves-Marie Chopart évoque même un scénario que tout le monde redoute et partage : « Ce serait si bête de passer à côté d’une qualification historique… » La pression repose sur les épaules calaisiennes. Palpable et pesante. « C’est un défi psychologique », annonce Lozano avant la rencontre.

     

    Avec ses 4 549 billets vendus, pas un de plus, le stade Julien-Denis est plein à craquer. « Le football à Calais, c’était comme la boxe à l’époque, ça ramenait beaucoup de monde. Même si le stade n’était pas très grand, c’était très populaire », explique Mickaël Gérard. Pour l’occasion, des supporters lensois (dont le groupe « Blood and Gold ») ont fait le court déplacement pour soutenir le voisin aux mêmes couleurs sang et or. Dans un coin du stade, 150 supporters girondins tentent de se faire entendre. Des fumigènes fendent le ciel calaisien. Le décor est planté.

    Un premier but libérateur

    En début de match, Calais n’est pas dans le rythme et peine à contenir la densité physique de son adversaire. Les jambes sont crispées et les têtes sous pression. Il faudra finalement attendre un long ballon de Merlen dans le dos de la défense girondine pour voir Gérard porter le premier coup et libérer son équipe (1-0, 25e). « En première période, on a vite ressenti que nous étions victimes de la pression, expliquait Lozano après la rencontre. Un paramètre que, durant la semaine, nous n’avions pas estimé à sa juste valeur. Mes joueurs ont proposé un jeu étriqué qui n’a aucunement reflété leur potentiel. »

    Son analyse est juste. À la mi-temps, le coach partage son agacement en montant très haut dans les tours. L’effet est immédiat et ses joueurs regagnent le terrain avec de meilleures intentions : plus agressifs, ils évitent les longs ballons aériens et orientent le jeu sur les côtés. Comme face à Lille, le CRUFC devient intenable. Bien servi par un Vasseur inspiré tout au long de la partie, Gérard élimine le gardien adverse pour s’offrir un doublé (2-0, 56e). Langon, moins frais et moins en jambes, ne parvient plus à tenir le rythme. Et Dutitre, en deux fois, vient tirer définitivement le rideau (3-0, 68e). « En deuxième période, c’était la déferlante sur leur but, se souvient Mickaël Gérard. Il n’y a pas eu photo. On aurait pu en mettre six ou sept. » Le public partage cet enthousiasme et entonne un savoureux « Et un, et deux et trois-zéro », popularisé quelques mois plus tôt par le titre de champion du monde des Bleus. Au coup de sifflet final, le stade Julien-Denis communie une dernière fois avec ses joueurs et profite de chaque instant : la suite de l’aventure ne s’écrira plus dans l’enceinte calaisienne, pas aux normes pour accueillir un huitième de finale.

    « On va parler de Calais dans toute la France »

    La fête se prolonge dans le vestiaire. Mickaël Gérard s’arrête au micro de France 3 : « On va parler de Calais dans toute la France ! ». Entre les gouttes de champagne et les accolades, on évoque évidemment le tour suivant : « Avant d’affronter une D1, je préférerais rencontrer une D2 et passer encore un tour », explique Emmanuel Vasseur, dont le vœu sera bientôt exaucé. Derrière lui, ses partenaires réalisent que « seulement trois matchs les séparent du Stade de France. » Dans un coin de la tête, toute une ville se met à y croire.

    À suivre… 

    * Le CRUFC voit le jour en 1974 lors de la fusion entre le Racing Club et l’Union Sportive. Auparavant, le Racing Club, fondé en 1902, avait atteint les quarts de finale de la Coupe de France (1921) et les huitièmes (1922). 

    CALAIS (CFA) – LANGON CASTETS (CFA 2) : 3-0 (1-0) 

    16e de finale – 12 février 2000 

    Stade Julien-Denis (4 549 spectateurs) 

    Arbitre : M.Lalu 

    Buts : Gérard (25e, 56e), Vasseur (68e) 

    Calais : Schille – Merlen, Baron, Deswarte, Becque (cap) – Lefebvre, Hogard, Boulanger (Jandau, 45e), Vasseur (Lestavel 75e) – Gérard, Millien (Dutitre, 59e). Entraineur : Ladislas Lozano 

    Langon : Aymon (cap) – Ottro, Lacroix, Broussard (Fl.Neveu, 78e), Duplouy – Landais, Fa.Neveu (Lalloz, 71e), Gaillard, Hériveau, Labarbe (Duprat, 59e) – Sabin. Entraîneur : Jean-Claude Dubouil 

     

    Le week-end prochain, retrouvez le quatrième épisode de notre série consacrée aux 20 ans de l’épopée (7 volets). Au programme : retour sur le 8e de finale entre le CRUFC et Cannes. 

    «Tu vas voir gamin, c’est pas encore fini»

    Éric Dauchart, journaliste à « La Voix du Nord », a vécu de près l’aventure des Calaisiens lors de cette formidable année 2000. Avec un œil de passionné, il revient sur ses souvenirs de match les plus marquants. 

    « Tu vas voir gamin, c’est pas encore fini, je te le dis, c’est pas encore fini… ». Après le succès de Calais contre Langon-Castets, au terme d’une rencontre où le public n’avait pas eu l’occasion de stresser grâce à la maîtrise de ses favoris, je croise le manager général du CRUFC, Claude Thiriot, à la sortie des vestiaires de Julien-Denis. Ensemble, nous avons traversé le terrain en direction de la buvette, pleine comme un œuf. Cette phrase, il me la lance quand je lui demande si cette qualification est un aboutissement. Elle résonne encore en moi quand je repense à l’épopée du CRUFC. Car à l’époque, atteindre les huitièmes de finale permettait aussi de remettre quasiment à flot les finances d’un club qui a débuté la saison avec de grosses difficultés. Forcément, quand Claude Thiriot (quelques semaines plus tard, le commentateur de football Thierry Roland le baptisera le plus célèbre barbu de France…) me dit ça, je suis loin d’imaginer qu’il était dans le vrai… Mais il paraissait tellement confiant. À la fin du match, nous avions titré, un peu vite avec le recul c’est vrai, qu’il s’agissait d’un succès historique pour le CRUFC. J’aurais dû avoir un peu plus confiance dans les propos de Claude Thiriot… »

    Article LA VDN 

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